L'Eire malade
Tout a commencé quand j’ai vu, dans notre pub habituel, le « Shack », une affiche qui annonçait le match des 6 nations France Irlande à Athlone même. Quelle conjecture ! Il fallait donc que j’y allasse. Après un petit coup de fil au « clubhouse » (mot que j’ai entendu pour la première fois à 10 ans quand j’ai commencé le rugby, prononcé alors cleubâouz), il me fut confirmé que c’était bien un match sur le terrain et non retransmis. Et que nous aurions une petite réduction de groupe si nous venions nombreux.
Le destin fit qu’à ce moment-là, je buvais une bière avec deux des membres de la « international association », dont la présidente (l’autre étudiante qui vient de mon école parisienne). Le projet les motiva très vite et elles s’en occupèrent à peu près toutes seules. Nous nous sommes retrouvés à plus de quarante à encourager les bleus contre les Irlandais sur leur propre terrain, ce qui était assez sympa. Mais crier pendant une heure et demi comme des babouins alors qu’il fait 3°, ce n’est pas ce qu’il y a de plus malin. Résultat, Clémence a attrapé une bactérie maligne qui lui a bloqué les poumons. La suite, vous la connaissez, même si je vous rassure tout de suite : si vous lisez ces lignes, c’est que j’ai pu refaire le chemin qui mène vers l’université afin de vous mettre cet article en ligne. Non, on n’a toujours pas Internet à la maison.
Ceux qui sont un peu avertis savent que l’équipe de France a perdu contre l’Irlande ce soir là. Je n’en reviens toujours pas de la pénalité accordée à l’Irlande en face des poteaux français dans les dernières secondes, pour sanctionner un en-avant. Je n’en dis pas plus sinon on pourrait croire que j’en veux à l’arbitre. Heureusement qu’il ne s’agissait que de l’équipe des mois de 20 ans… et que l’équipe senior a gagné le surlendemain. On est quand même allés voir ce match, retransmis au Shack, avec un ou deux bons whiskeys chauds. Le match était à Croke Park à Dublin, chose historique puisque ce stade n’avait jamais ouvert ses portes à un sport non gaélique. Le rugby étant ici un sport de protestants, ce match symbolisait une sorte de réconciliation politiquement religieuse. Soyons honnêtes : aujourd’hui, à part quelques anciens durs de l’IRA, tout le monde s’en fout de la religion de son voisin. Même le Sinn Fein, le côté politique de l’IRA, a fait dernièrement des déclarations d’intention d’aider la police britannique en Irlande du Nord pour traquer les terroristes (?). Pour revenir à nos blancs moutons, on a été obligés de crier un peu aussi dimanche, c’était un très beau match des deux côtés. Il faut dire que des irlandais m’ont affirmé qu’il n’y avait qu’une seule équipe qui pouvait battre l’Irlande à Croke Park sans que les irlandais soient déçus, et que c’était
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